En pommes, la campagne de 2024-2025 s’annonce dynamique
La petite récolte européenne de pommes pourrait être une opportunité pour les exportations françaises. L’industrie de la transformation est également demandeuse.
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En pommes, quelles sont les perspectives pour la campagne de commercialisation de 2024-2025 ? Vincent Guérin, en charge des questions économiques de l’Association nationale pommes poires (ANPP), a fait le point le 28 août 2024. L’offre française est « quantitative, sans être pléthorique », juge-t-il. La récolte française est évaluée à 1,46 million de tonnes, à un niveau jugé « satisfaisant », proche de 2023 (–3 %), et légèrement supérieure à la moyenne triennale (+2 %).
Demande déjà significative
Avec seulement 10,2 millions de tonnes, la récolte européenne est, quanat à elle, « d’un très petit niveau » (–14 % par rapport à la moyenne). « C’est la deuxième plus petite récolte de la décennie », situe Vincent Guérin. C’est surtout dans les pays de l’Est que les baisses de production sont marquées en raison des aléas climatiques, et principalement du gel.
Les estimations s’établissent par exemple à 3,19 millions de tonnes en Pologne (–25 %), 330 000 tonnes en Hongrie (–27 %). En Allemagne, le déficit est également marqué (–21 %), « ce qui occasionnera probablement des débouchés à l'exportation pour nous », se projette l’expert. Et d’indiquer que la demande commence à être marquée du côté des exportations ces derniers jours.
301 300 tonnes à la fin de mai
En 2023-2024, les exportations françaises de pommes atteignaient 301 300 tonnes à la fin de mai, en hausse d’environ 25 000 tonnes sur un an. « On retrouve tout juste le niveau de 2021-2022, ce n’est pas un score très satisfaisant », nuance Vincent Guérin. La France a ainsi repris quelques parts de marché vers l’Union européenne, sa destination principale. Quant aux volumes envoyés vers l’Amérique du Sud, ils progressent structurellement, même s’ils restent limités.
La consommation française a également été dynamique durant l’année écoulée. Et « la campagne des fruits d’été s’achève mieux qu’elle n’a commencé, ce qui laissera de la place à la consommation de pommes » en 2024-2025, anticipe Vincent Guérin.
Concentré et compote : marchés demandeurs
Du côté de la transformation, la demande en concentré de pomme est accentuée par un déficit en oranges. Les prix des concentrés d’orange « devraient rester durablement assez élevés ». L’ANPP s’attend donc à « des reports de consommation vers le concentré de jus de pomme, ce qui conforte notre secteur ».
D’autre part, les acteurs de l’est de l’Europe, où la production est déficitaire, « s’attendent à un marché ferme sur la campagne ». En compote, Vincent Guérin souligne une hausse de la demande des industriels français, « dans un marché toujours en développement ».
L’ANPP a commenté les premières cotations disponibles pour 2024-2025. « Les références de prix sont en amélioration, mais cela doit se poursuivre à hauteur d’un nécessaire équilibre économique » pour les producteurs, juge Vincent Guérin.
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